30
mai
2024

Pas seulement un toit : créer un foyer et des opportunités pour les jeunes pris en charge

Katie Cowie

Il y a un filet de badminton dans la cour avant et un jardin à l’arrière. Une liste de tâches à accomplir est accrochée au réfrigérateur. La lumière du soleil pénètre par les fenêtres et le plancher craque par endroits lorsque l’on marche dessus. Il y a des rubans de récompense épinglés au mur dans l’une des chambres, des dessins accrochés dans d’autres.

« C’est comme un foyer familial, et c’est notre objectif », déclare Katie Cowie, superviseure à l’un des huit foyers de groupe exploités par Services à l’enfance et à la famille dans la province.

Il s’agit du plus petit foyer de groupe dans lequel Mme Cowie a travaillé; quatre jeunes y vivent actuellement, tous âgés de 12 à 16 ans. Bien que la maison soit propre et bien rangée, les traces de l’adolescence sont visibles dans un lit défait ici, une pile de vêtements laissée sur le sol de la chambre là, ou dans les livres populaires de la littérature jeunesse soigneusement rangés sur une étagère.

« Pour les jeunes, le fait de savoir qu’ils ont un endroit sûr où rentrer tous les soirs fait une énorme différence dans la façon dont ils vont vivre leur quotidien », explique Mme Cowie.

Une chambre supplémentaire est disponible dans ce foyer, ce qui signifie qu’un maximum de cinq jeunes peuvent y vivre à tout moment. L’équipe de travailleurs jeunesse du foyer est devenue une présence familière pour les jeunes.

Cette régularité est importante, indique Mme Cowie. « La plupart de ces enfants ont été déplacés d’un endroit à un autre, et l’incohérence n’est jamais de bon augure pour un enfant », ajoute-t-elle. Mais ici, « ils apprennent à connaître le personnel, ils savent ce qu’ils peuvent attendre de lui. L’un des plus grands défis pour ces enfants est de développer des relations saines et de confiance. Il est donc important pour leur développement d’avoir les mêmes visages ici tout le temps, qui les soutiennent et qui vivent la vie avec eux. »

Mme Cowie a toujours aimé travailler avec les jeunes. En fait, elle envisageait de devenir enseignante au secondaire, mais elle a rapidement découvert que ce cheminement de carrière n’était pas fait pour elle. C’est un ancien entraîneur du secondaire qui l’a mise sur la voie : il lui a suggéré de devenir travailleuse jeunesse après avoir constaté à quel point elle était douée avec les jeunes en difficulté.

Elle n’a jamais regretté son choix et même aujourd’hui, après de nombreuses années de carrière, elle ressent encore profondément les bénéfices de son travail.

« Ce sont les petites victoires – comme les fêtes d’anniversaire – qui font la différence, raconte-t-elle. Des enfants qui viennent au foyer n’ont jamais eu de fête d’anniversaire. Eh bien, devinez quoi? Nous allons organiser une fête d’anniversaire! Il est très gratifiant de leur donner de petits morceaux de ce que serait une enfance “typique”, afin qu’ils aient ces souvenirs essentiels à emporter avec eux ».

Ce sont les petites choses de tous les jours, comme emmener les enfants aux entraînements sportifs, les encourager à s’inscrire à des clubs, leur demander d’aider à préparer le dîner, leur apprendre à faire la lessive, qui contribuent à créer un environnement familial et donnent aux enfants la possibilité, selon Cowie, de ne pas être identifiés comme « les enfants du foyer de groupe ».

Selon elle, le pire mythe au sujet des foyers de groupe est que tous les enfants sont de mauvaises personnes. Toute une série de circonstances amènent les enfants à être pris en charge, et aucune d’entre elles n’est facile pour les enfants.

« Je ne pense pas que beaucoup de gens comprennent que l’une des intentions d’un foyer de groupe est d’aider les enfants à surmonter certaines des choses qu’ils ont vécues et de leur apprendre les compétences nécessaires pour mener une vie saine et réussie », explique Mme Cowie.
Elle espère que le travail qu’elle et son équipe effectuent contribuera à changer les perspectives et à remettre en question les préjugés concernant les foyers de groupe et les jeunes qui y vivent.

« Même si nous ne parvenons pas à changer les perceptions extérieures, indique Mme Cowie, le fait de savoir que nous contribuons à créer des opportunités pour ces jeunes qui n’en auraient peut-être pas eu autrement est une bonne chose. »

« C’est de voir ces petits progrès, comme de les voir surmonter des difficultés à l’école et rentrer à la maison avec une note de 87 % sur un projet, ou de les voir s’installer ici et se sentir à l’aise d’être eux-mêmes. »

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