4
juin
2024

Des panneaux de noms de lieux traditionnels racontent l’histoire des Mi’kmaq d’Epekwitk

L’Aînée Judy Clark

L’Aînée Judy Clark apprend toujours à lire et à écrire en mi’kmaq en hommage à ses ancêtres.

L’Aînée Mi’kmaq hautement respectée, membre de la Première Nation Abegweit, se souvient son enfance à Lennox Island dans les années 1960, où les enfants étaient obligés d’apprendre l’anglais dans les externats autochtones. Des enfants étaient même punis pour avoir parlé dans leur langue autochtone.

« J’ai grandi dans une maison où le mi’kmaq était notre langue maternelle, et nous le parlions couramment, raconte l’Aînée. Mais on nous a dit que nous devions parler anglais, alors papa nous a enseigné à parler anglais, et je crois que c’était pour essayer de nous protéger, pour que nous n’allions pas dans un pensionnat. »

La langue, la culture et les traditions mi’kmaq ont été transmises au fil des récits et des générations. Le temps passe, et l’Aînée Clark s’imprègne de la langue mi’kmaq afin de participer à la transmission de leçons d’histoire importantes au sein de sa communauté, avant que l’information disparaisse à jamais.

« Des histoires que nous racontait maman, elle nous disait de ne jamais oublier qui nous sommes, surtout moi, en tant que femme Autochtone, poursuit l’Aînée Clark. Je suis L’nu, un mot qui signifie “le peuple”. Ni’n na L’nu signifie “je fais partie du peuple”. N’oublie jamais d’où tu viens et n’oublie jamais tes ancêtres. »

L’nuey, initiative de défense des droits et intérêts des Mi’kmaq sous la houlette des deux Premières Nations de l’Île-du-Prince-Édouard, travaille dur pour revitaliser et préserver la langue mi’kmaq, un objectif que partagent les communautés autochtones et indigènes partout dans le monde. Après avoir entendu parler des efforts déployés en Nouvelle-Zélande en vue de mettre en valeur le maori en y reconnaissant les noms de lieux traditionnels, L’nuey a voulu braquer les projecteurs sur les noms mi’kmaq d’Epekwitk, aussi appelée Île-du-Prince-Édouard.

« Ça met vraiment en valeur la culture et l’histoire mi’kmaq, en plus de montrer que ces endroits existent depuis des milliers d’années, explique Jenene Wooldridge, directrice générale de L’nuey. La langue mi’kmaq est très descriptive, et ça montre comment les Mi’kmaq utilisaient le territoire, leur mode de vie au quotidien. Il est très important de le montrer aux Insulaires, parce qu’il s’agit de notre histoire commune à l’Île. »

image d'une personne portant un chapeau à larges bords, debout devant une pancarte
Image caption: 
Jenene Wooldridge

L’nuey a communiqué avec le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard en mai 2020, et peu après, on a déployé des efforts afin de concevoir de nouveaux panneaux routiers pour reconnaître les communautés et sensibiliser tous les Insulaires et les touristes au peuple et à la langue mi’kmaq.

« Le gouvernement provincial s’est engagé à travailler à la réconciliation, et ce partenariat avec L’nuey est une excellente occasion de reconnaître l’importance de la culture, de l’histoire et de la langue mi’kmaq dans notre province, déclare Dennis King, premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard. Nous allons continuer de travailler avec L’nuey afin d’aider tous les Insulaires à en apprendre davantage sur l’histoire de l’Île. »

À l’Île-du-Prince-Édouard, les panneaux routiers sont fabriqués à la fabrique de panneaux provinciale, non loin de la rivière de Tignish, ou Mta’qanejk, qui signifie « lieu de pagaie ».

Les premiers panneaux fabriqués dans le cadre de cette initiative ont été dévoilés pendant la Semaine de sensibilisation aux cultures autochtones, en 2020. Depuis, plus de 40 panneaux ont été installés partout dans la province, dont cette année, au lac Portage, ou Meski’k pu’ta’sk, qui signifie « grande cavité », et à Rocky Point, ou Kuntal Kwesawe’kl, qui signifie « pointe rocheuse ».

« Nous avons eu des réactions extrêmement favorables aux panneaux de noms de lieux traditionnels, poursuit Mme Wooldridge. Des municipalités ont communiqué avec nous pour dire qu’elles en voulaient dans leur région. Ça m’a vraiment fait comprendre que les Insulaires s’intéressent à la réconciliation et font leur possible pour soutenir les Mi’kmaq partout à l’Île. »

Selon Kiara LaBobe, jeune femme Mi’kmaq de Lennox Island, les noms de lieux traditionnels donnent un aperçu du passé. Sa fille apprend la langue à la garderie.

image d'une personne debout devant un feuillage
Image caption: 
Kiara LaBobe

« Il est très important d’enseigner aux enfants, aux petits-enfants et aux sept prochaines générations la langue, la culture et le patrimoine, dit Mme LaBobe. Depuis des générations, être en connexion avec le territoire, l’eau et la Terre a toujours été très important pour les peuples autochtones, avec les ressources naturelles que le Créateur nous a données. J’ai toujours été en connexion, parce que je trouve que le territoire nous enseigne la guidance et la sagesse au fur et à mesure que nous avançons dans la vie. »

Les choses ont beaucoup changé depuis que l’Aînée Judy Clark a fréquenté l’ancien externat de Lennox Island. Elle cherche maintenant à apprendre et à transmettre la langue de ses parents, de ses grands-parents et des Aînés Mi’kmaq de son enfance.

« Il n’est plus dangereux de raconter notre histoire, maintenant. Il n’est plus dangereux d’enseigner aux gens, parce que ça fait partie du système scolaire. C’est dans le programme scolaire, précise l’Aînée Clark. J’espère que, pour l’avenir, et je vois que les choses ont changé, même au cours des 25 dernières années. J’espère que ça continuera, parce qu’il faut que les trois ordres de gouvernement [...] travaillent ensemble et soutiennent qui nous sommes et nous donnent la possibilité d’être Autochtones, d’être Mi’kmaq. »

On invite les Insulaires à en apprendre davantage sur l’importance des noms de lieux mi’kmaq d’Epekwitk en consultant la carte interactive (en anglais) conçue par L’nuey.

Pour plus d’information et d’autres ressources sur les Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard, consultez www.lnuey.ca (en anglais).

Information aux médias :
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Sean Doke
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